Je me rends compte que ça fait vraiment très longtemps que je n’ai pas ouvert les portes de l’atelier pour te montrer sur quoi je travaille.
Rien de vraiment étonnant à ça, si tu me suis depuis un moment, tu sais que je suis “sans” main gauche depuis presque un an maintenant (suite d’intervention canal carpien compliquée) et comme je suis une fervente utilisatrice de ma main non dominante, c’est un peu compliqué pour moi comme situation. 
Alors voilà, pour être honnête, cette année passée, j’ai beaucoup travaillé pour toi, aux vidéos du lundi, à la régularité de la newsletter, aux défis et autres masteclass et j’ai baissé les bras pour mon travail à moi. 
Mouais, je l’avoue, j’ai fait ma tête de cochon et j’ai laissé filer le temps sans vraiment prendre soin de ma créativité à moi.     
C’est un constat que je ne suis pas fière de réaliser mais d’un autre côté, si je le fais, c’est que je sors aussi la tête de mon sac, non ? Et ça, c’est une bonne nouvelle et une raison de se réjouir : il y a une vie sans main non dominante ! Youpie ! 
Bon, rassure toi, ma main (en réalité mon bras) n’est pas définitivement hors d’usage, elle aurait même tendance à entamer une lente amélioration mais il reste du chemin à parcourir avant de pouvoir l’utiliser comme avant.

main 04-10

Mon passage à vide étant avoué, je peux maintenant te parler de ce qui m’occupe en ce moment. 
Dans la newsletter d’inspiration précédente, je te parlais de mes Muses et Mentors en citant entre autre Stephanie Lee et je donnais aussi mon point de vue sur “l’utilisation” d’un mentor; pour moi, s’inspirer ce n’est pas copier, c’est s’émanciper. Je te rapelles tous cela parce que c’est ainsi que je suis repartie sur le chemin de la création. J’ai croisé le teaser de “Textural Minimalism“, le dernier atelier de Stephanie Lee. Elle y travaille entre autres le plâtre et les textures, bref, tout ce que j’aime. 
J’ai d’ailleurs filmé il y a longtemps un atelier entier dédié aux empreintes de végétaux dans du plâtre et je n’ai jamais pris le temps de le monter … il faudrait que je le fasse pourtant ! 

Bref, je m’y suis donc inscrite. J’adore visionner les ateliers des autres, voir leur manière de créer, d’expliquer, les pédagogies mises en oeuvre … J’y puise de l’inspiration pour réinterpréter à ma façon leurs idées. Et c’est ici que prend son sens mon idée selon laquelle s’inspirer, ce n’est pas copier mais s’émanciper. On reprend les marqueurs initiaux de l’idée mais on les transpose dans notre propre univers, avec ce qui nous constitue en tant qu’artiste unique.

Et voici un exemple de ce qu’on peut obtenir. 
J’ai clairement gardé certains marqueurs : travailler sur du bois, avec du plâtre, laisser transparaître de la texture, utiliser de la peinture pour rehausser. 
J’ai ajouté mes signatures propres en tant qu’artiste : les textures très marquées, le gris de Payne, les étoiles et les goutelettes blanches, les ombres marquées aux coins et l’écriture. 
Je m’inspire et je m’émancipe de la source d’inspiration. 
Ce type d’exercice vient clairement nourrir ma pratique artistique puisque je rajoute à mon bagage des influences extérieures que je plie à mon propre process. Je ne connais rien de tel pour relancer une machine un peu rouillée, ça remet le pied à l’étrier et ça donne envie de poursuivre sur ce chemin. Une fois l’atelier entièrement terminé, je sais que je n’en garderai que ce qui m’a nourri et qui peut entrer dans mes habitudes personnelles, j’additionne ces petits plus à mon bagage qui s’étoffe ainsi petit à petit.

En parlant de signature en tant qu’artiste, je suis une grande consommatrice de gris de Payne, je ne sais pas si tu as toi même une “couleur marotte” et comment tu gères cette couleur mais moi, je serais capable d’en mettre partout tant j’aime ça ! Quand j’affectionne particulièrement une couleur, j’aime bien la tester en plusieurs formats ou marque, les différences sont plus ou moins subtiles et j’adore les faire se rencontrer.  
Le week end dernier, j’ai été musarder un peu dans un magasin de beaux-arts et j’ai ainsi pu refaire ma collection de gris, j’avoue que la vendeuse à la caisse m’a regardé d’un air suspect 🤔

A côté de ce travail sur plâtre, je me suis relié un nouveau cahier dans lequel je créerai pour les vidéos à venir sur le carnet créatif. J’avais à coeur de fabriquer moi-même ce support pour infuser un peu plus de moi dedans, ça me semble beaucoup plus sensé vu ce que je vais déposer dans ses pages. 
Je n’ai pas fait bien compliqué, des feuilles A3 pliées en deux et reliées entre elles. J’ai ajouté une couverture cartonnée que j’ai personnalisée avec du collage très intuitif. 
Quelques heures de séchage plus tard, mon carnet est prêt à entrer en service !

J’avance aussi gentiment sur mon dessus de lit en crochet. Si tu t’en rappelles, je t’avais montré ses débuts dans la newsletter de fin août. 
Il fait maintenant 90 cm de haut, j’en crochète environ 3 ou 4 rangs chaque soir. A ce ryhtme là, je devrais pouvoir me réchauffer les pieds à Noël… Ceci dit, ce n’est pas tant la rapidité qui compte que le plaisir que je prends à manier mon crochet en pleine conscience, à compter les mailles par groupe de 3 et à regarder monter cet ouvrage pour lequel je n’utilise que des laines de vieux tricots dont plus personnes ne se servait (des pulls d’enfants trop petits, des couvertures de berceaux, des restes de laine que j’avais utilisé pour réaliser des choses pour mes enfants petits …). 
J’aime par dessus tout l’idée de me dire que ce dessus de lit sera une sorte de résumé en laine des 20 années passées. 
J’ai détricoté ces vieux ouvrages et assemblé les différentes couleurs entre elles. Quand je crochète, les couleurs défilent sous mes doigts, chacune d’elle est associée à un ancien projet. Hier soir par exemple, j’ai re-crocheté la laine d’un débardeur taille naissance que j’avais tricoté pour mon fils, celle d’une couverture de berceau qui appartenait à ma fille et enfin celle de ma première tentative de bonnet pour ma fille qui avait été un échec cuisant. Toute l’histoire de notre famille y passe, je m’y replonge avec délices en continuant à tisser l’histoire. C’est beau, non ?

Voilà ! 

Tu sais tout ce qui m’occupe en ce moment, je suis vraiment heureuse de le partager avec toi parce que ça veut dire que tout ça repart gentiment. C’est nécessaire d’accueillir les temps de jachère dans sa pratique artistique et créative mais je ne suis pas fâchée de voir que celle-ci s’achève enfin !

Et toi ? Ca t’arrive ces moments “blancs” où tu es en suspension entre les projets passés et ceux qui doivent mûrir ? Tu gères ça comment ? N’hésites pas à me raconter ta manière de voir et de vivre ces moments là !

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